La difficulté à être "autre". Attirances et résistances au "déplacement"
En revanche, dans certains cas, la relation entre pairs-référents peut d’ailleurs devenir quasi fusionnelle et presque entraver le processus d’apprentissage. Ainsi Djenaba, qui m’est signalée dès le CP pour son comportement de refus associé à des difficultés d’apprentissage certaines et qui dès la première séance, cherche à déstabiliser les autres mais continue néanmoins à rechercher dans le groupe d’adaptation sa cousine avec laquelle elle a possibilité de fusionner. A tel point que je décide de la faire sortir du groupe en attendant qu’elle parvienne à canaliser son agressivité. Quelques mois plus tard elle m’interpelle et me demande quand elle réintègrera le groupe. Je lui demande alors pourquoi elle a toujours ce comportement dans le groupe d’adaptation et si elle se rend compte que ce comportement perturbe les autres. Elle a alors cette réponse désarmante : « Parce que tu m’énerves trop ». Comme si la tension, trop forte, de l’apprentissage, ne lui permettait pas d’affronter seule les contraintes identitaires qui en résultent.
[1] En ce qui concerne la condition des cadets, on pourra consulter l’ouvrage dirigé par Martine SEGALEN et Georges RAVIS-GIORDANI, Les Cadets, CNRS Editions, 1994.
[2] Sélim ABOU insiste sur le lien idiosyncrasique qui existe entre migration et désir exogamique. La recherche compulsive de partenaires sexuels renvoie ici à l’érotisme de l’altérité, qui prend l’aspect (du moins dans son analyse) d’une recherche aporétique.
[3] Dans l’idée freudienne de roman familial, il y a bien sûr le fantasme d’une origine biologique autre, mais aussi, et cet élément n’est pas assez souligné, le désir d’un autre destin.
[4] « Ils perçoivent vaguement dans cette ouverture le principe d’un enrichissement culturel, mais ils ne cherchent pas à analyser cette intuition. », Sélim ABOU, op. cit. p. 72
[5] Rappelons que l’absence de participation financière à une sortie ne peut être prétexte à consigner l’enfant. Une circulaire récente a rappelé que tous les élèves d’une classe doivent participer aux sorties programmées sauf en cas d’opposition formulée par écrit par les parents.